Par A.P. Crawford (ap.crawford@skipatrol.ca)

Le 21 janvier 2023, un groupe de patrouilleurs du Mont Orford, de PCS Cantons-de-l’Est, a uni ses efforts pour sauver la vie de l’un des siens. Ce groupe était composé de Martin Henri, Daniel Dupuis, France Duval, Alain Boulet, Alexy Bélanger, Sébastien Metzger, Jean-Claude Boutin, Simon Guillemette, Isabelle Gagnon, Jean Côté, Stéphanie Brisebois, Marie-Claude Brodeur, Jean-Robert Leblanc, Sébastien Millette, Anie Craig, Patrick Poulin, Sophie Gagnon, Floralie Côté Boisvert, Philippe Jacob et Olivier Lessard.

Benoît Robert venait de terminer un transport en toboggan avec un collègue patrouilleur et se dirigeait vers une course sur une autre piste lorsqu’il s’est effondré juste avant d’atteindre le télésiège. Un client a utilisé la radio de Benoît pour signaler l’incident, tandis que d’autres ont commencé à pratiquer la réanimation cardio-respiratoire, sans succès car son sac à dos se trouvait sous lui. Des patrouilleurs se rendent rapidement sur les lieux, Martin Henri prenant la tête des opérations. Il se rend compte que Benoît doit être transporté rapidement. France Duval a appelé les SMU et, en collaboration avec Alain Boulet, a installé un DEA pendant que Daniel Dupuis s’occupait des ventilations. Deux chocs ont été administrés avant l’arrivée du toboggan. Benoît a été embarqué et transporté à l’infirmerie, où les efforts de réanimation se sont poursuivis, les membres de l’équipe se relayant pour pratiquer la réanimation cardio-respiratoire (RCR) et les autres interventions nécessaires. Au Mont Orford, des médecins résidents travaillent à l’infirmerie. L’un d’eux a mis en place une voie respiratoire oropharyngée pour améliorer la qualité des ventilations. À l’arrivée des services médicaux d’urgence, un superviseur a déterminé que la situation était sous contrôle. Une fois que le pouls de Benoît a été rétabli, il a été transporté à l’hôpital pour y recevoir d’autres soins.

Pour tous les membres de la patrouille qui ont apporté leur aide, la situation présentait de nombreux défis, notamment la foule sur le lieu de l’incident, le temps qu’il a fallu aux SMU pour arriver à l’infirmerie (plus de 30 minutes), le nombre de chocs à administrer avec le DEA (12, car à chaque choc, Benoît semblait reprendre conscience pendant quelques secondes avant de retomber dans l’inconscience et, à quelques reprises, il a même serré la main d’un patrouilleur à ses côtés), et les patients qui se trouvaient dans d’autres lits dans l’infirmerie à ce moment-là. La partie la plus difficile de l’incident a probablement été le fait que l’équipe s’efforçait de sauver la vie d’un collègue et de répondre aux besoins de sa famille. Après l’événement, toute l’équipe a participé à un débriefing sur la gestion du stress lié à un incident critique (GSIC).

Benoît a envoyé un courriel à sa patrouille le 26 janvier pour leur raconter ce qui s’était passé de son point de vue. À l’hôpital, il a été déterminé qu’il souffrait de fibrillation auriculaire gauche et que des caillots sanguins s’étaient formés. L’un d’eux s’est logé dans une artère coronaire, l’a bloquée et a arrêté les battements du cœur. C’est le chemin le plus rare qu’un caillot puisse prendre. Jusqu’à ce moment-là, il n’était pas au courant de son état ; sa montre est maintenant configurée pour détecter un tel événement. L’hôpital a déterminé que la réanimation cardio-respiratoire avait permis à une partie du sang de passer à travers le caillot (environ 20 %), ce qui expliquerait, selon lui, les pertes de conscience qu’il subissait. Il a déclaré avoir quelques souvenirs fugaces de l’incident, mais n’a repris conscience que lorsqu’il s’est retrouvé dans l’unité de soins intensifs coronariens de l’hôpital Fleurimont de Sherbrooke, au Québec.

Benoît est aujourd’hui en vie grâce au travail de toute l’équipe de patrouilleurs, de médecins et d’autres membres du personnel des services médicaux d’urgence du Mont Orford. En fait, c’est Benoît qui a soumis la candidature de ce groupe en vue de l’attribution du Prix de sauvetage John D. Harper, qui a été décerné en septembre 2023.

Prix du sauvetage John D. Harper – PCS Cantons-de-l’Est

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