Le 3 juin 2019
Chers membres,
Je veux vous faire part d’une expérience personnelle. En novembre 2018, je me suis rendu compte que je vivais une vie inauthentique. Pendant 54 ans, je me suis présenté comme un homme, j’ai vécu selon la définition que la société donne d’un homme et j’ai éprouvé de l’inquiétude et de la dépression durant toute ma vie d’adulte. J’ai découvert en novembre que mon identité était celle d’une femme.
Bien que de sexe masculin à la naissance, j’ai dû lutter en vue de me définir sexuellement comme homme parce que j’avais des affinités pour tout ce qui se rapporte au fait d’être femme. La confusion a été une cause fondamentale de mon inquiétude et de mon état dépressif. La dysphorie de genre est l’expression technique utilisée pour décrire cette déconnexion entre le sexe et le genre. Il y a eu des indices de cette déconnexion tout au long de ma vie, mais ce n’est que plus tard dans ma vie que je suis arrivé à établir la connexion avec ma véritable identité de genre.
La découverte que je suis une femme transgenre m’a procuré un certain calme et éclaire ma vie comme rien n’avait pu le faire auparavant. Je suis franchement heureux; j’ai trouvé ma place dans le monde.
Ces derniers mois, j’ai trouvé le courage de m’afficher comme je suis et j’ai amorcé ma transition, qui devrait prendre de deux à trois ans. Il s’agit d’une nouvelle aventure pour moi, ainsi que pour ma famille, mes amis et mes collègues. Je partagerai avec vous tous ce que vous pouvez espérer de moi au cours de cette période de transition. La conséquence la plus visible et la plus immédiate est que je m’habillerai et je me présenterai en public comme une femme.
Une question fréquente est celle de savoir quel nom et quels pronoms j’utilise. Veuillez m’appeler Bruce, mais j’aimerais que vous utilisiez les pronoms « elle/sa » lorsque vous parlez de moi. J’envisage de changer de nom dans le cadre de ma transition et je communiquerai avec vous à mesure que la situation évoluera.
Je tiens à établir très clairement que j’entends me consacrer entièrement à mon rôle à la présidence de la Patrouille canadienne de ski. De fait, j’irai jusqu’à dire que, compte tenu de ce nouvel état, je suis mieux préparé que jamais à diriger cette organisation. J’ai rencontré des centaines de patrouilleurs de tous les coins du pays au cours des derniers sept mois, j’ai interagi avec eux et je suis enchanté de la façon dont nous sommes en train de nous positionner en vue d’un avenir radieux.
Je suis déterminé à être aussi ouvert et transparent que je le puis l’être alors que nous entreprenons cette aventure. Et je suis convaincu que mon leadership et mon souci de rendre compte de mes activités à l’organisation jusqu’à ce jour témoignent de mon engagement et de ma capacité d’exercer les fonctions de président et chef de la direction, et ce, quel que soit mon genre.
Cela dit, j’aimerais remercier Anne Haley-Callaghan, présidente du conseil d’administration, tous les membres du conseil, de même que ceux de mes collègues à qui j’ai fait part de cette information. Tous ont été très accueillants, ce qui illustre on ne peut plus clairement la culture positive de la Patrouille canadienne de ski. Le respect de la diversité que manifeste cette organisation est vraiment admirable et la fierté que j’éprouve à en faire partie est sans bornes.
Je sais que tout cela peut être une source de confusion et je tiens à vous assurer qu’il n’y a aucune question inappropriée concernant la transition d’un genre à un autre en milieu de travail et dans un environnement de bénévolat. Vous trouverez au lien suivant https://www.skipatrol.ca/members/human-resources/?lang=fr des documents de référence qui pourraient vous être utiles pour en savoir davantage au sujet de la transition d’un genre à un autre. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’en faire part. Ma porte est toujours ouverte.
Bruce Robinson
Président et chef de la direction
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